Sylvain Ferrari a pris ses fonctions de représentant de ParisTech en Chine le 9 mars 2015. Retour sur son parcours, ses projets et ses ambitions en faveur du rayonnement de ParisTech en Chine.
Ayant débuté ma carrière professionnelle aux États-Unis, cette décision d'expatriation est le fruit d’une volonté, personnelle et familiale, de repartir à la découverte d’un pays étranger.
Celle-ci a rapidement été concrétisée puisque ma compagne s'est vu offrir un poste d'attachée culturelle pour le livre et le débat d'idées à l'Ambassade de France en Chine. Parallèlement, le poste de représentant de ParisTech en Chine était à pourvoir.
Les défis professionnels, humains et personnels que représente la perspective d'une longue expérience dans un pays tel que la Chine nous semblent être une opportunité unique et intéressante.
Mon premier contact avec la Chine date de 1996. Étudiant, j'ai participé à l'organisation d'une tournée de l'équipe de football de l'INSA Lyon en Chine. À cette occasion, j'ai pu jouer contre les équipes de Beida et de Tsinghua, échanger de manière ouverte avec les étudiants locaux, visiter des sites industriels étatiques et rencontrer des dirigeants de filiales d'entreprises françaises.
Après une parenthèse anglo-saxonne dans ma carrière (Royaume-Uni, Canada, États-Unis, où j'ai eu l'occasion d'échanger régulièrement avec mes collègues responsables des programmes MIT-China, MIT-Japan et MIT-India), j'ai repris un contact plus direct avec l'Asie lorsque j'ai rejoint l'École polytechnique en 2005. En tant que directeur adjoint des Relations extérieures, j'ai assumé la responsabilité des relations avec Singapour et eu le plaisir d'initier, à partir de 2006, le développement international de l'École polytechnique en Inde.
Je dois avouer que j'apprécie de travailler dans des pays dont les codes culturels et professionnels sont très éloignés de mon propre référentiel. La disponibilité intellectuelle et la constante remise en question que cela impose rendent ces expériences tout simplement passionnantes.
La dernière mission que j’ai effectuée en Chine, au titre de mes fonctions de directeur des relations internationales et des partenariats entreprises à l’ENSTA ParisTech, a conforté mon enthousiasme pour cette future expérience asiatique.
Je me réjouis d'avoir l'opportunité de poursuivre le travail de grande qualité effectué par Gaëlle Le Goff. Son action a permis de renforcer la marque ParisTech en Chine comme symbole d'excellence dans les domaines de l'ingénierie, des sciences et du management.
Dans le cadre du nouveau positionnement stratégique de ParisTech, les enjeux actuels de la représentation en Chine me semblent être de plusieurs natures. Initiés il y a bientôt 15 ans, les partenariats avec les meilleures universités chinoises, dans le cadre du programme 50 ingénieurs*, constituent une base solide qui doit permettre la mise en place de nouveaux accords de double-diplôme.
Au-delà des programmes Grandes Écoles, ParisTech est en mesure de répondre de manière pertinente aux attentes fortes des partenaires chinois pour coopérer au niveau master, doctorat et recherche, contribuant ainsi au développement international des Comue, dans lesquelles les écoles de ParisTech sont impliquées.
La présence historique de ParisTech en Chine et l’intérêt de nos diplômés pour ce pays a permis de constituer un réseau unique d’Alumni dont la richesse constitue un atout primordial qu’il faut valoriser au maximum.
En complément de leur excellence académique, la force et l’originalité des Grandes Écoles de ParisTech résident dans leur capacité à travailler de manière très étroite avec les entreprises. À l’instar de ce qui est développé au niveau national, des partenariats tripartites de formation et de recherche sur des thématiques pluridisciplinaires pourront être mis en place entre les entreprises, les écoles de ParisTech et les partenaires chinois, dans un esprit très ouvert vis-à-vis des Comue, et, en pleine coopération avec le Ministère des Affaires étrangères et du Développement international et les organismes de recherche.
La première phase de ma prise de poste sera consacrée à l’observation et à l’écoute.
Je prévois de rencontrer les partenaires académiques, industriels et institutionnels locaux et les Alumni de ParisTech, afin de faire un point sur leurs besoins et leurs attentes. Je les informerai du nouveau positionnement de ParisTech dans le paysage de l’Enseignement supérieur et de la Recherche en France. Sur cette base, je déterminerai, en concertation avec la direction de ParisTech et celles de ses écoles, les opportunités de développement de projets innovants.
Si je devais identifier quelques premières actions concrètes, j’espère pouvoir rapidement apporter ma contribution aux programmes délocalisés de ParisTech en Chine que sont l’École d’ingénieur ParisTech Shanghai Jiao Tong, le programme sino-européen ICARE (China–EU Institute for Clean And Renewable Energy) et l’IFCIM (Institut franco-chinois d’ingénierie et de management).
Une autre de mes priorités sera de capitaliser sur la longue relation de ParisTech avec le China Scholarship Council pour formaliser notre coopération sur les programmes présents et à venir.
Je profiterai de mon temps partagé entre Shanghai et Pékin pour structurer, en 2015, un partenariat ambitieux avec une université pékinoise tout en prenant soin d’équilibrer la présence de ParisTech entre les différents partenaires.
Connu en Chine sous la qualification « Programme 9 + 9 », ce dispositif de recrutement coordonné permet chaque année à une centaine d’étudiants chinois d’être admis dans des formations bi-diplômantes.