Cours en visioconférence à SPEIT
SPEIT
ParisTech participe à trois Instituts Franco-Chinois, Chimie Pékin, SPEIT à Shanghai et ICARE à Wuhan.
Témoignages d’Anouk GALTAYRIES et Van-Bao TA, directeurs de Chimie Pékin, Frédéric TOUMAZET, directeur de SPEIT, Michel FARINE, doyen européen d’ICARE et Laura VILLETTE, représentante de ParisTech en Chine.
Comment avez-vous vécu cette crise en Chine ? Quel soutien vous a-été apporté ?
F.T. : En Chine, plus exactement à Shanghai, nous avons tout d’abord été saisis par une sorte d’hébétude, la situation dans une ville déjà vidée de ses habitants pour cause de vacances du premier de l’an chinois semblait irréelle. Les premiers jours passés, nous avons vécu dans une atmosphère confinée, avec port de masques, parfois de gants et la mise en place d’un contrôle sanitaire strict.
L.V. : Cette crise nous a paradoxalement rapprochés de nos partenaires chinois. Dès février 2020, le bureau ParisTech Chine a envoyé des messages de soutien aux directeurs des relations internationales des universités partenaires. Ces messages ont été suivis de lettres de soutien aux présidents de ces universités, envoyées par Christian Lerminiaux, président de ParisTech. Nous avons, à notre tour, reçu des messages de soutien venant de Chine quand la France est entrée en crise.
Comme a-t-elle été gérée vis-à-vis des élèves ?
M.F. : L’Institut ICARE, qui fait partie de HUST, est situé à Wuhan, l’épicentre primordial de la crise de la COVID-19. Les cours n’ont pas repris en présentiel après les vacances de printemps et HUST n’est toujours pas accessible aux étudiants. Il y a, depuis peu, un timide retour des professeurs dans les laboratoires, sous strict contrôle sanitaire. Le soutien est venu de la totale disponibilité de toute l’équipe sino-européenne pour gérer cette crise dans l’intérêt des étudiants.
A.G./VB.T. : L’équipe de direction de Chimie Pékin s’est tournée vers un enseignement en ligne. Nous avons dû prendre en compte la problématique du décalage horaire, puisqu’une partie de notre équipe enseignante est bloquée en France, et nous avons fait appel à des solutions de visioconférence de masse et de stockage dans le cloud. Deux types d’enseignement ont été mis en place : des cours vidéo en ligne et des cours vidéo en direct.
M.F. : À partir de mi-avril, les enseignants européens ont mis progressivement leurs cours, généralement des « PowerPoint » enrichis de commentaires écrits et vocaux, en ligne et cela va se poursuivre jusqu’en août. Les étudiants qui sont dispersés à travers toute la Chine et quelques internationaux rentrés dans leur pays travaillent seuls, puis interagissent avec les enseignants pour des séances de questions/réponses. Les examens auront lieu en salle à partir du mois de septembre de façon à respecter les exigences liées au diplôme de master français.
F.T. : Les plus grandes difficultés rencontrées concernent les étudiants en échanges. Nous avons dû gérer le départ d’étudiants vers la France dans des conditions compliquées et une fois la crise déclarée en France, gérer le retour d’une partie de nos étudiants chinois présents sur le territoire français. Les différences d’appréciation des mesures sanitaires entre les deux pays, alors à des stades différents de la crise sanitaire, a généré de nombreuses incompréhensions et inquiétudes.
Cette crise est-elle finie pour vous ?
A.G./VB.T. : La crise est malheureusement loin d’être terminée. Certes, la situation sanitaire s’est améliorée mais le retour à la normale n’est pas total.
Comment va se passer la rentrée ?
A.G./VB.T. : Nous savons déjà que cette rentrée va être particulière et contrainte. Il reste beaucoup d’incertitudes notamment sur le retour de nos étudiants, le recrutement de la nouvelle promotion, l’ouverture de l’université, l’ouverture des frontières, etc.
M.F. : Si les professeurs européens ne peuvent revenir en septembre pour la rentrée, les cours à distance seront prolongés. Les professeurs chinois devraient pouvoir assurer leurs cours en présentiel mais pour l’instant rien d’officiel côté HUST.
F.T. : Nous avons pu acquérir de précieux savoirs sur la pédagogie en ligne. Il faudra sans doute renforcer cette capacité et mettre au coeur de notre activité pédagogique l’ensemble des innovations misent en lumière durant cette période.
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