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Chimie ParisTech Amphithéâtre

Laurent Ollier

Publication date : 08/11/2013
Enseignement

Geneviève Fioraso veut rassurer les Grandes Ecoles d'Ingénieurs

Le 7 Novembre 2013, Chimie ParisTech a reçu dans ses locaux, Madame Geneviève Fioraso, Ministre de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche à l’occasion d’un échange sur le thème Qui seront les ingénieurs de demain.

Mme Fioraso, accompagnée de la vice-chancelière aux universités de Paris et de l’adjoint au Maire de Paris en charge de la vie étudiante, a tout d’abord rencontré les élèves de première année qui travaillaient en groupes dans la bibliothèque de l’École sur leur projet transdisciplinaire, étude commandée par un client industriel ou institutionnel visant à développer l’esprit d’équipe et le travail en groupe.

Elle a pu discuter plus longuement avec deux groupes, l’un travaillant sur l’attractivité des carrières scientifiques et techniques pour les femmes, l’autre sur le projet d’une maison solaire (dans le cadre de Solar Décathlon).

La délégation a ensuite rejoint l’amphithéâtre Friedel où une table ronde a été organisée en présence de :

  • Anne Varenne, directrice des études
  • Robert Marino, ancien élève, directeur de Business Unit, SATT Ile-de-France Innov
  • Marie-Aude Roux, ancienne élève, ingénieur chez ERAMET
  • Mathilde Lagesse, étudiante suivant le double diplôme AgroParisTech et Chimie ParisTech
  • Jacques Mercadier, Président de la Fédération Gay-Lussac
  • Philippe Jamet, Président de la Conférence des Grandes Écoles (CGE)
  • Christian Lerminaux président de la Conférences des Ecoles Françaises d’Ingénieur (CDEFI) 

Valérie Cabuil, directeur de Chimie ParisTech, a ouvert la table ronde par un discours dans lequel elle a remercié Madame la Ministre d’avoir choisi Chimie ParisTech pour venir échanger autour des formations ingénieurs.

Après avoir rappelé les liens forts entre formation et recherche dans les écoles, elle a insisté sur l’aspect professionnalisant des formations ingénieurs.

Elle a insisté sur les capacités humaines d’adaptabilité indispensables pour l’ingénieur de demain et souligné que les enseignements en SHS représentaient presque 20% de la formation à Chimie ParisTech.

Elle a également insisté sur l’accompagnement du projet professionnel des élèves, aussi original soit-il, et indiqué le fort intérêt des élèves pour les doubles diplômes.

Anne Varenne a ensuite pris la parole pour parler de la cellule APRES qui propose un véritable accompagnement, suivi et personnalisé, pour aider les étudiants à construire leur projet professionnel pendant les 3 années passées à l’École.

Robert Marino a confirmé que la formation reçue à l’École en entreprenariat avait certainement contribué à ses choix de carrière et rappelé que durant sa thèse, il avait monté deux start-ups.

Il a souligné le rôle de la thèse à la suite d’une formation ingénieur, thèse qui lui a appris à douter, à se remettre en question, deux qualités primordiales pour un ingénieur. Madame Fioraso a tenu à affirmer son plein accord avec cette remarque : dans un pays où la pédagogie est focalisée sur la réussite et la performance il est très important de relativiser et d’apprendre à tirer parti de ses erreurs.

Marie-Aude Roux, ancienne élève, diplômée en 2010, s’est ensuite exprimée sur son parcours et a expliqué que l’École lui avait été d’un grand soutien pour trouver le poste en Recherche et Développement qu’elle occupe actuellement chez ERAMET et qui la passionne alors qu’elle n’aurait pas imaginé s’orienter dans cette voie quelques années avant.

Mathilde Lagesse, élève originaire d’AgroParisTech a expliqué pourquoi elle avait tenu à compléter sa formation à Chimie ParisTech et faire un double diplôme. Son souhait d’avoir une vision globale des problèmes de société a été un moteur important.

Jacques Mercadier, Président de la fédération Gay Lussac, a rappelé que le socle scientifique était la base des formations ingénieurs et que la préparation à la professionnalisation, la formation aux Sciences Humaines et Sociales et en langues étrangères étaient des apports plus récents aux formations. Il a indiqué que l’ingénieur de demain sera beaucoup plus diversifié, tant par sa provenance que par les métiers qu’il exercera.

Philippe Jamet, Président de la CGE, a souligné l’importance de préserver la « biodiversité de l’enseignement supérieur » et rappelé que les Grandes Écoles françaises sont enviées à l’étranger pour leur valeur intrinsèque. Il a insisté sur le fait qu’il fallait absolument préserver la culture de l’ingénierie « à la française », humanitaire et extra-technologique.

Christian Lerminiaux, Président de CDEFI a fait remarquer que 15% des diplômés au grade Master en France étaient issus d’écoles d’ingénieur (30% si l’on ajoute les écoles de commerce) et que les écoles avaient su diversifier leurs filières de recrutements et offraient une formation méthodologique qui va bien au-delà des disciplines scientifiques traditionnelles.

Il a souligné que les employeurs semblaient toujours friands d’ingénieurs et que ceux-ci étaient des éléments clés de leur développement mais a rappelé que les cursus master en ingénierie n’étaient que des « succédanés des formations d'ingénieurs ». Il s’est enfin inquiété de la structuration actuelle du paysage de l’enseignement supérieur en rappelant que l’Etat se devait de veiller à ce que les écoles trouvent la place qui leur est due dans les processus de regroupement.

Madame Fioraso a conclu cette matinée en soulignant en premier lieu que Chimie ParisTech était une école qui avait beaucoup de charme, au cœur de Paris, que l’ambiance y était agréable et que les étudiants y étaient souriants. Elle a confirmé toute l’attention qu’elle portait à l’avenir des Grandes Écoles et à la place de l’ingénieur dans la société. Elle a rappelé la volonté du gouvernement de mettre l’accent sur l’innovation industrielle. Aux inquiétudes des présidents des conférences, elle a répondu dans une boutade : « Détendez-vous » !

Elle a rappelé qu’il était normal qu’il y ait plusieurs points de vue, voire des points de vue différents mais que cela devait apporter un enrichissement mutuel. Elle a ajouté que « Rien ne sera sacrifié et surtout pas ce qui ». L’objectif doit être l’avenir, ce qu’on va pouvoir apporter à la société. Au-delà de l’excellence personnelle, il faut réussir à travailler ensemble pour partager cette excellence et la mettre au service de la société. Pour conclure, Madame Fioraso a insisté sur l’importance des valeurs humanistes et a indiqué rester positive sur le progrès durable et maîtrisé.

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